Quand la France s'interroge sur son université,le Sénégal est aussi concerné.

Publié le par Architectedubien

 Jean Michel Béhar - Communauté : la gauche moderne :« C’est donc le premier devoir du monde politique français de préserver notre enseignement supérieur pour assurer simplement l’avenir de notre pays. »
                              
Ce n’est pas pour la France seulement  que s’impose le devoir de savoir ce qu’est le monde objectivement ou ce que peut être son reflet à la fois objectif et subjectif dans une conscience individuelle, ou sur l'homme, pour assumer sa fonction d’Etat et pour survivre.

 

En effet, si « Tout Etat repose sur la force »comme le dit Max Weber à la suite de Trotski, et s'il n’ y a nulle part de puissance humaine qui sépare l’homme de l’animal qui ne soit sortie de la conscience et de la raison, alors un Etat sans philosophie et sans science est une fiction criminelle.Car, tôt ou tard, les hommes à qui il promet la sécurité et  d'autres biens dans ses déclarations, se rendront compte que ce territoire où ils sont emprisonnés n'est qu'un cimetière de désepoir et de désillusion.

Par exemple, lorsque des criquets pélerins viennent s'attaquer comme une armée ennemie aux cultures des paysans sans assistance.Ou bien encore lorsque faute de science et de moyens véritablement conséquents,  dans les eaux d'un ciel soudainement ouvert,la cité est inondée et que la vie se noie sans secours courant sur terre ,et que les victimes  se tournent vers d'autres sources au-dessus de la terre dans un ciel depuis longtemps silencieux dans les conflits du monde.Ou encore...Lorsqu'après de rudes et longues années, de jeunes bacheliers voient les portes de l'université et des très chères écoles de l'enseignement privé supérieur se fermer devant eux.

La puissance de tout Etat est bien sûr dans la nature, mais surtout dans la substance grise de ses femmes et de ses hommes qui,avec le maximum du budget national et des fonds de l’aide extérieure, le plus tôt possible, doivent être mis aux seins vitaux de toutes les sciences de l’esprit et de celles de la nature.

 

Sans une philosophie de la vie et de l’environnement, sans une science de l’environnement naturel et une connaissance positive de l'environnement social de notre existence et une science de nous-mêmes, il ne saurait y avoir d’ordre, de santé, de citoyenneté, de liberté, de démocratie,de justice et de développement :le meilleur moyen d’entretenir la dépendance et la domination est de cultiver l’ignorance ou de dispenser de pseudo- savoirs dans les écoles et dans les universités,c'est-à-dire des savoirs qui ne répondent pas présents quand la vie est en danger,dans une impasse théorique ou concrète qui menace sa vie et son équilibre.

 

Tout le monde sait que ce n’est pas l’existence ou la non existence d’une philosophie africaine qui périrait ou sauverait l’Afrique.Bien sûr, dans chaque société globale et dans chque groupe social ayant un tant soi peu d'histoire, il y a toujours une philosophie diffuse qui conduit l'existence humaine dans les rapports de l'homme avec ses semblables et avec sa nature,et cette vision du monde peut être source de vie ou de mort.Axel Kabou semble voir que paradoxalement,"L'Afrique ne veut pas le développement"puisque ses conduites ne sont pas toujours rationnelles si elles ne sont pas toujours irrationnelles jusque dans les hautes sphères de l'Etat où se pense le devenir de la totalité et celui de ses parties.

 L’Afrique va périr de la puissance du dernier des Etats du monde tant qu’elle ne saura pas concevoir et fabriquer des armes réelles capables de donner la vie et de donner la mort à une grande échelle.

 

Nous savons tous que quelque part dans le monde, peut-être même en Afrique, il existe des chiens et des chats et des chevaux qui ont des comptes bancaires plus alimentés que des comptes de familles en Afrique et ailleurs. Mais nulle part dans le monde, on n’a vu encore une école ou une université délivrer quelque diplôme à la bête la plus intelligente des bêtes.

 

Quand depuis Dakar, Sarkozy parla de l’Afrique telle qu’il l’a vue ou telle qu’elle lui fut décrite par ses experts ou par d’autres sources et effectivement telle qu’elle est encore aujourd’hui, en tout cas ici au Sénégal, certains ont voulu entendre en lui la voix du racisme comme lorsque Hegel déclare quelque part que l’Afrique n’a pas d’histoire puisque nulle part dans le temps on ne lui connaît de rupture théorique et technique majeure significative dans la pensée et dans l'action .

L'Afrique ou le Sénégal,pour ne pas parler de ce que je ne sais pas, apparaît comme le lieu de la vie humaine où ce qui a toujours été là, doit encore et toujours être là,comme si tout était dans le meilleur des mondes métaphysiques.

 

Pourtant, en Afrique, ici au Sénégal, on dit que "c’est ton meilleur ami qui te dira que ta bouche a une mauvaise haleine" et qu’il faut la chasser. C’est ainsi qu’en ce qui me concerne, j’ai voulu entendre le président français. On se plaint de ce qu’il aurait dit, mais on semble ne pas voir ou entendre les APPLAUDISSEMENTS des jeunes qui étaient dans la salle lorsqu’ils entendirent dire d’une certaine manière que la jeunesse africaine est oubliée.

Je ne sais pas ailleurs,mais je puis dire qu'ici au Sénégal, je n'ai pas encore vu une jeunesse recevoir plus que celle de Senghor a eu à recvoir dans les écoles primaires, dans les lycées et collèges et à l'université.C'est incontestablement cette base intellectuelle, éthique et politique qui ne peut être que celle de la raison et celle du vrai homme d'Etat, qui a permis de contruire l'Etat du Sénégal et qui lui sert encore de rempart contre les nouvelles menaces de toutes sortes.

Tout Etat véritable et toute nation est assise sur la raison qui cultive l'amour de la science, de la vérité,de la vie en soi, l'amour de la vie dans l'autre, l'amour du territoire et l'amour du succès et du dépassement de soi.
C’est un devoir incontournable pour toute société, même encore sans Etat, que de s’interroger sur le monde et sur l’homme. C’est une espèce de grandeur pour tout Etat que de reconnaître à tous, le droit à une éducation et à une formation professionnelle capables de lui servir de boucliers efficaces et durales contre toutes les espèces de maux qui guettent l’homme, la cité, les Etats et le monde.

 

Le mérite de ce travail de la Gauche Moderne en France,est de signaler encore une fois un grand gaspillage :gaspillage des deux richesses principales difficilement renouvelables lorsqu’elles sont usées, à savoir le temps et la substance cartésienne ou plus simplement la conscience ou la raison.

 

En effet, à quoi sert un savoir ou un savoir faire ou un savoir être lorsqu’on ne le voit pas répondre au besoin de vérité et au besoin matériel de l’homme et de la société ?

 

 

Cet alerte sur la situation ou l’ambiance universitaire en France s’adresse aussi à l’Afrique, notamment à l’Afrique francophone, et particulièrement au Sénégal. C’est au regard des liens académiques mais aussi politiques entre la France et le Sénégal et en ma qualité d’enseignant que je réagis à cet article. Mais aussi en tant que militant convaincu des droits de l’homme dont le plus fondamental est celui de l’éducation, celui de l’accès aux savoirs communicables et utiles pour lui et pour sa cité, afin de  jouer pleinement son rôle et d’assumer sa responsabilité individuelle et collective dans le combat pour le développement.

 

C’est pourquoi j’aurais pu réagir néanmoins, même si le système éducatif sénégalais, dans sa conception, dans sa structuration, dans son orientation et dans ses conditions matérielles n’attendait rien de la France, de la France sous Sarkozy comme de la France avant lui et après lui, considérant que là où le savoir est menacé dans sa genèse et dans son déploiement au sein des champs des problèmes de l’existence, et dans sa valeur effective qui ne peut se mesurer que dans ses rapports au réel, c’est la vie humaine qui est en péril ;non pas la vie d’un individu ou d’un Etat seulement, mais celle de toute l’humanité, puisque l’ordre du monde n’est rien d’autre que l’ordre des consciences humaines, et en première ligne, l’ordre des savants et des philosophes qui auront toujours quelque chose à dire à l’homme tout court et  aux politiques en particulier.

 

Oui, parfaitement d’accord : « Pour assurer l’avenir »,il faut nécessairement armer la conscience et la raison humaines de théories ou de lois sûres ou très probables et efficaces dans la résolutions des problèmes du monde qui, incontestablement deviendront de plus en plus complexes au fur et à mesure que l’homme deviendra de plus en plus complexe et capable de tout :du meilleur comme du pire.

 

Ce qui se passe en France dans le domaine de l’éducation, plus que dans tout autre domaine, nous regarde, nous autres sénégalais. La situation de l’université française telle que vous la décrivez vous inquiète et c’est justement ce qui inquiète dans une société qui importe d’être pris en charge par le politique et par l'intellectuel. Cette situation nous inquiète car, c’est de la France que le Sénégal tient l’essentiel de ses connaissances théoriques et pratiques et c’est vers la France que regardent nos jeunes bacheliers qui ont la chance d’être épargnés de l’université sénégalaise qui est aujourd’hui dans une très mauvaise posture à plusieurs niveaux...


On pourrait me demander où sont les preuves de ce scandale dans le système éducatif sénégalais. Je donne deux exemples dont le premier a bien eu lieu avant l’alternance, mais bien après Senghor :dans une lettre manuscrite contenue dans une toute petite  page d’un cahier d’écolier, un licencié sénégalais en Lettres modernes,produit de l'unversité Cheikh Anta Diop , faisait déjà plus d’une dizaine de fautes élémentaires de grammaire .


A plusieurs reprises, depuis que j'interviens dans la correction de l'épreuve de philosophie au Baccalauréat,j'ai eu l'intense désir,de faire voir certaines copies-pas des exceptions-au ministère chargé de l'éducation nationale de notre jeunesse. Non point un désir de voir punir les coupables qui existent-les élèves n'étant pour la plupart que des victimes-, mais  par ce devoir citoyen  qui interdit de voir le mal venir ou s'aggraver et se généraliser sans rien dire même quand on ne peut pas l'arrêter.

Il y a aujourd'hui un scandale révoltant dans l'espace scolaire et universitaire de notre pays qui fut pourtant,hier seulement,la belle lumière de la raison s'élevant dans les tèbèbres de l'Afrique, non point sans aucune sagesse,mais d'une sagesse, d'une philosophie et peut-être même d'une science qui semble craindre le jour comme le beurre craint la chaleur.

 

Aujourd’hui, dans les classes de terminales,toutes séries confondues, dans les écoles publiques et dans la plupart des écoles privées du Sénégal, la conjugaison des verbes du premier groupe aurait pu être un test dans lequel succomberait plus des trois quart des élèves !Bien sûr il en existe encore quelques uns qui croient qu’il leur faut quelque chose de solide dans la tête avant de vivre, pour bien vivre dans la solitude et dans la société.

On ne peut pas ne pas s’empêcher de penser à Lucien Lévy Bruhl quand on emprunte les chemins de la logique avec la jeunesse sénégalaise dans son école actuelle. Bien sûr, il y a des exceptions mais comme toute exception, ces cas rares viennent confirmer l’inquiétante ambiance intellectuelle du pays.

 

Pourquoi alors 40%du budget national dans l’éducation pour reculer en arrière ?

 

Si la France est inquiète de son université et de son savoir et par conséquent de son avenir, le Sénégal ne peut pas ne pas être inquiet.

 

Que peut-on attendre encore de la France face à cette situation? Je ne sais pas ce que les autres plus hauts placés que moi et plus écoutés que moi attendent d’elle et lui demandent à l’Elysée.

 

J’ose espérer cependant que cette analyse de l’université française  s’étendra sur l’Afrique, notamment au Sénégal.Car,s'il faut encore assister ou aider le Sénégal, peut importe le terme du contenu de ce secours,il faut savoir où est le mal actuel ou plus profondément, d'où vient le mal pour lequel plus d'une fois on est venu en secours sans jamais le dissiper. 

Une chose est certaine et importante et c'est pourquoi je le répète puisque ce n'est pas une petite responsabilité pour un gouvernant que d'avoir contribué à humilier le savoir ou à le valoriser et à faire de la raison le vicaire légitime de Dieu sur terre s'il existe réellement. Douter de l'existence de Dieu sur terre, ce n'est pas douter de son existence au ciel.

Depuis que Senghor est parti, le statut de l’élève, celui de l’étudiant et celui du professeur et du chercheur et leur valeur  n’ont fait que souffrir, humiliés tous les jours par une ambiance qui semble leur dire en plusieurs circonstances, qu’ils ont pris le mauvais chemin, le plus long et le plus difficile sinon des plus difficiles. Il n’est pas aisé en effet de devenir bachelier, licencié,maîtisard ou docteur es Lettres ou dans les sciences, quand on est fils ou fille de paysans ou d’éleveurs ou d’employés d’usine à la retraite dans un pays sous développé où le dieu argent s’est décidé à tout convertir.
 
 

L’école et l’université sénégalaise, mais au-delà, étalent tous les jours leurs carences et leurs insuffisances scandaleuses aussi bien au niveau de leurs apports théoriques et surtout de leurs apports pratiques dans la résolution des problèmes de la vie. Depuis Senghor, je n'ai pas vu ce que les sciences et les techniques ont fait pour les paysans et les éleveurs de mon petit village.

Je ne connais aucun problème sérieux dans la nature ou dans la vie sociale que l’université sénégalaise a permis de résoudre. Je ne dis pas qu’il n’y a plus de médecins ou d’ingénieurs ou de romanciers ou de poètes ou de psycholoques ou de sociologues ou de physiciens au Sénégal. Mais comment comprendre qu'un élève puisse arriver jusqu'en Faculté de Médecine sans jamais avoir vu un microscope ou un autre accessoire de ce genre durant tout son cursus scolaire?

C'est un des scandales de notre école et de notre université.

Voilà ce que je dis :d’ici très peu d’années, le malade aura plus à craindre en se rendant à l’hôpital qu’en restant chez lui-même.D’ici très peu d’années, les piétons et les automobilistes trembleront en traversant un pont et les hommes trembleront sous les colossales immeubles qu’une science approximative dressera partout dans le pays par la puissance de l’argent et du politique.

 

Jusqu’à aujourd’hui, le sénégalais qui n’a pas fait l’école n’est véritablement rassuré  et même certains qui ont séjourné à l’école, ne sont rassurés-bien sûr que toute sécurité humaine est faillibe-que lorsque le français, le canadien, le japonais, le chinois, l’américain…est là.


C'est un grand malaise et une grave menace pour un pays, surtout dans les temps modernes où le monde est ouvert et se voit depuis même certains villages d'Afrique où on donne les mêmes droits et les mêmes devoirs à la campagne comme à la ville.Je suis sûr que si Senghor était encore là, mon village aurait déjà l'électricité,le téléphone, l'internet, et d'autres biens.Mais comme tout grand homme a des héritiers, nous pouvons espérer que les amoureux du savoir dans la philosophie et dans les sciences modernes et anciennes sont encore dans le pays et dans le monde.C'est à eux qu'appartient le monde et ils en feront ce qu'il voudront pour le bien de l'homme ou contre l'homme.


Ce n’est pas par hasard que nous sommes passés de l'état de la valorisation du savoir à un autre état qui fait l'apologie et entretient le culte du non savoir,et les raisons de ce changement méritent d’être recherchées. Pourtant, quand l’authentique saltigui du Sine ou du Jeguème annonce la pluie ou le bon hivernage ou la mort d'un prince, les prévisions sont très souvent avérées.

 

Je me demande pourquoi ceux- là aussi ne sont pas associés dans la conceptualisation et dans la recherche des solutions des divers problèmes de la nature et de la vie humaine. C’est là aussi en Afrique et particulièrement au Sénégal-je ne connais,ou ne prétend connaître que le Sénégal par les faits quotidiens  de mon vécu-une fracture de taille entre l’école moderne, entre la rationalité occidentale et l’approche endogène de la réalité naturelle et sociale.

 

Il faut que l’école et l’université, notamment africaines et sénégalaises s’ouvrent davantage vers ce qui était là et qui est encore là et qui peut bien servir à éclairer le regard de l’homme sur lui même et sur la nature.

 

 

Si la France veut être soulagée du poids d’une certaine Afrique trop pesant sur ses épaules, le chemin le plus sûr et le plus durable consisterait à investir dans l’éducation et dans la formation professionnelle. A mon avis, un Etat ne devrait jamais donner à manger ou à boire à un autre Etat, ou à satisfaire d’autres besoins de cette nature. La fonction principale de tout Etat et le contenu fondamental des échanges entre les Etats est de faire circuler la connaissance, de la répandre, de la sécuriser et de la renouveler, puisque les plus rudes combats de l’existence humaine sont les combats menés par la conscience et par la raison.

Les soldats qui gagnent la guerre ne sont pas toujours les plus armés d’instruments artificiels ou extérieurs, mais ceux qui donnent à la vie et à l’Etat un sens qui, à son tour donne un sens et une valeur ultime à la guerre qui est à la fois source de mort et source de vie.

 

A mon avis ,cet investissement doit passer avant nul autre puisqu’il n’ y a point d’économie en bonne santé, point d’armée en bonne santé, point de vie en sécurité au sein d’un Etat qui méprise la connaissance. Il est dangereux pour un homme de consommer des aliments qu'il ne peut pas produire, d’utiliser des moyens et des services et des instruments qu'il ne sait même pas bien réparer lorsqu’ils tombent en panne.

 

 

 Cette situation que vous décrivez en France et qui culmine au Sénégal, est dites vous, « révélateur d’une tendance à méconnaître l’effort intellectuel et surtout à nier le fait que l’acquisition du savoir est aussi un métier à part entière »



C’est en effet cette tendance qui est la mère de ce malaise intellectuel plus sénégalais que français, plus grave pour le Sénégal que pour la France. Car la France figure au moins déjà dans les loges des grands penseurs de l’histoire de l’humanité aussi bien dans les sciences humaines et sociales que dans les « sciences dures ».Bien sûr que le Sénégal a eu Léopold Sédar Senghor.

 

Malheureusement depuis que Senghor est parti, je le répète encore puisqu''il est important de situer le commencement du phénomène de la décadence intellectuelle et morale de notre pays, plus qu'il importe de chercher le commencement de la déchéance économique, politique et autre, il semble que les dieux de la connaissance ne répondent plus au Sénégal.C'est un grand deuil national,aussi grand que le deuil d'un naufrage collectif que tout le monde regardait venir mais que personne ne voulut arrêter, comme si, comme le dit l'autre, "l'humanité a quelque fois besoin de catastrophe"ou de se nourrir des dépouilles de ses victimes.

Avec lui naquirent et mourir les bourses scolaires, les cantines scolaires, les internats, les prix ,les bourses étrangères pour l’intelligence tout court et la passion du savoir et de servir, sans distinction de fils de noble ou de roturier, de gelwaar ou de torodo, de griots ou de laobé ou de niégno, de paysans ou de cordonnier. C’est pourquoi aussi le deuil risque d’être très long et douloureux. Car le deuil de la sagesse, de l’ordre, de la justice, le deuil du bien, n’est jamais court et superficiel.

 

Quand dans une société il ne sert plus à rien de tenir un savoir par les sources traditionnelles qui fondèrent la famille et la cité et la défendirent en de multiples circonsatances qui auraient pu marquer leur fin, quand il ne sert plus à rien d'utile d’être bachelier ou licencié ou maîtrisard ou docteur, dans les Lettres comme dans les sciences, rien n’est plus sûr, car c’est la négation et l’humiliation de l’homme dans ce qu’il a de plus humain : « Je pense donc je suis »

 

Cela aussi est une espèce de catastrophe humanitaire ou le signe d’une catastrophe humanitaire imminente qui mérite des secours rapides et efficaces avant que n’arrive un autre naufrage. Sauver le savoir traditionnel,le savoir dans l’école et dans les universités modernes, c’est sauver l’humanité, c’est sauver l’Etat de tous les périls actuels et futurs dont les inondations et les naufrages en mer ne sont que les signes annonciateurs de l'horreur.

 

 

Publié dans EDUCATION

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