Cinquantenaire des indépendances des Etats africains:Quels changements au Sénégal de Senghor à Abdoulaye Wade?

Publié le par ARCHITECTE

Ce qui a changé durant les 50 années d'iindépendance du Sénégal se constate dans plusieurs domaines touchant lenvironnement naturel,les institutions sociales et les hommes.

Dans cet article sous forme de dialogue avce un jeune garçon de 22 ans du nom de G.DIOH en compagnie de son professeur de philosophie ,monsieur Samba  Guejopaal Gnane,nous parlons dans le domaine de la jeunesse et de l'éducation
 mais aussi de la situation économique.

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Nous autres architectes du bien,considérons que rien n'est presque gratuitement donné à l'homme.Le statut ou la condition de l'homme dans le monde est donc celle d'un conquérant.Car même dans l'environnement naturel ce qui participe à la différenciation entre l'homme et l'animal comme les richesses que l'on appelle diamant ou pétrole ou d'un autre nom, ne sont pas immédiatement accessibles.C'est au moment de ses premiers pas dans le monde que l'homme a vu le pétrole sous la terre.

C'est pourquoi, on peut affirmer que l
’existence et la grandeur des vrais  Etat libres et indépendant n’a jamais commencé avec leur richesses matérielle sous la terre ou à la surface de la terre. Elles n’ont jamais commencé aussi avec la puissance militaire de leurs soldats. Elles n’ont jamais commencé non plus avec la délimitation de leur territoire puisque si tel était le cas, l’Afrique ne serait pas dominée. Les habitants de l’Afrique ne sont pas les plus faibles physiquement. Les territoires des Etats africains ne sont pas les plus étroits et ne sont pas tous ceux qui ont le moins hérité des biens de la nature. Les causes profondes de l’infériorité militaire et économique de l’Afrique d’hier et de celle d’aujourd’hui sont donc ailleurs.

Dans sa conception ,dans sa réalisation et dans sa défense, chaque vrai Etat,  chaque vraie république, chaque nation véritable, c’est  la conscience et la volonté d’être un Etat, une république et une nation véritable ,et la volonté  de vivre en toute indépendance tout en restant dans un commerce équitable avec les autres qui inspirent et animent ses fondateurs et  ses héritiers.

C’est en ces lieux que l’Afrique doit regarder sans la moindre complaisance pour ne pas rester l’espace des éternels dominés du monde. Pour ne pas rester le continent où, dans le contexte d’aujourd’hui et sans doute aussi d’hier, beaucoup d’homme et de femmes  n’auraient pas choisi de naître, de grandir et de mourir.

L’éducation de cette conscience et de cette volonté, source des richesses intellectuelles et matérielles véritablement humaines au sein des Etats, qui inspirent et animent les fondateurs et les défenseurs de tout Etat, de toute république et de toute nation  véritables devrait être au cœur de chaque famille et est au sein de chaque famille dans ces groupements politiques. C’est  pour généraliser cette éducation que les sociétés et les Etats déjà constitués, indépendants ou sur  les chemins des indépendances  que les écoles et les universités sont créées.

Or, en ce qui concerne le Sénégal, comme je l’ai souligné dans mes témoignages précédents, beaucoup a changé dans ce domaine au Sénégal depuis que Senghor est parti.

C’est ce que je vois tous les jours. Je n’invente rien. Je n’exagère rien. Ceci est une discussion avec un de mes jeunes amis.


 
-Etais tu au stade lors du lancement des festivités de la célébration du cinquantenaire des indépendances des Etats de l’Afrique et notamment du Sénégal ?

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-Non

-Pourquoi

-Je n’étais pas au courant

-Et si tu étais au courant et que tu avais la possibilité de partir y serais-tu ?

-Oui

-En espérant que tu y trouverais quoi d’utile ?

-En espérant y entendre un discours qui nous dirait d’arrêter de nous lamenter et d’accuser les européens.

-En quoi un tel discours est-il utile pour toi et pour un autre ?

-Parce que pour moi la colonisation est une erreur des hommes et que l’indépendance c’est pour permettre de rectifier ces erreurs et d’aller de l’avant

-Les erreurs de qui ?

-Les erreurs du colonisé et les erreurs du colonisateur

-Et qui devrait rectifier ces erreurs ?

-La jeunesse

-La jeunesse des anciens colonisés ou la jeunesse des anciens colonisateurs ?

-La jeunesse des anciens colonisés et celle des anciens colonisateurs

-En faisant quoi ?

-En s’adressant à leurs dirigeants

-En  disant ou en faisant quoi ?

-En leur disant que le temps passe

-Quel temps ?

-Le temps pour les rectifications des erreurs de l’humanité

-A tu jamais vu une photo de Senghor ?

-Oui

-Est-il beau ou laid ?

-Il est beau

-As-tu entendu la voix de Senghor ?

-Oui à la radio et à la télévision

-Comment tu la trouves ?

(SILENCE ET PRECISION DE LA QUESTION)

-Sa voix est-elle violente, arrogante, douce, ou encore comment ?

- Plutôt douce parce qu’il parlait lentement

-Elle ressemble à celle d’un guerrier ou plutôt à celle d’un chanteur ?

-A celle d’un chanteur

-As-tu entendu dans ton entourage, des anciens dire quelque chose de lui ?

-Oui

-Oui ?

- Ma grand-mère  qui travaillait chez les prêtres à Ngazobile, l’école secondaire que Senghor a fréquentée me disait que « pendant les récréations, Senghor partait dans les buissons avec un livre et on allait toujours le chercher. Quelquefois on cherchait longtemps avant de le retrouver »

-Aime-tu et pense-tu que les élèves de ta  génération aiment les études et particulièrement la lecture comme  Senghor les aimaient ?

-Non

-Pourquoi ?

-Nous n’avons plus la patience des études

-Pourquoi ?

-Nous faisons du « donjuanisme intellectuel »

-Qu’est-ce que cela veut dire ?

-C’est quelqu’un qui veut tout connaître sans prendre la peine de l’approfondir.

-Pourquoi ?

 -Nous n’avons  plus le temps pour lire des livres ou des leçons

-Pourquoi ?

-Nous sommes à la quête de l’argent

-Pourquoi

-Parce qu’il faut avoir quelque chose pour survivre

-Pourtant vous n’avez pas de l’argent parce que je constate que dans une classe de 60 élèves, il n’y a qu’un blanco qui coûte 500francs CFA  et que tout le monde partage.

-C’est vrai. Il arrive même que l’on parte d’une salle de classe à une autre pour en emprunter

-finalement vous n’avez  ni la connaissance ni l’argent pour  vous faire une place dans votre société et dans votre monde

-En effet nous avons un avenir incertain et un présent difficile

-Penses-tu que l’on peut faire quelque pour  changer ce présent et faire espérer un avenir désirable ?

-oui

-Quoi

-aller en Europe ou dans les pays développés

-Quand les jeunes de l’Afrique fuit vers les pays des anciens colonisateurs cela ne peut-il pas vouloir dire que mieux valait rester sous la domination de ces anciens colons ?

-Si

-Mais tout le Sénégal peut-il partir vers l’Europe ou ailleurs en Afrique ?

-Non

-Que faire

-L’Etat peut aussi diminuer les problèmes économiques des élèves et des familles pour nous permettre d’avoir du temps pour les Etudes. Il pourrait aussi recenser les meilleurs élèves dans chaque région, dans chaque département, dans chaque communauté rurale et les envoyer dans une école d’élites .Il pourrait donner aussi des bourses et des primes de motivations aux élèves qui manifesteraient  leur amour  et leurs compétences dans les études pour assurer leur avenir et assurer en même temps l’avenir du Sénégal et celui de l’Afrique, mais aussi du monde.

-Pense-tu que cette formation intellectuelle dans les sciences, dans les lettres et dans les arts est nécessaire pour construire un Etat, une république et une indépendance?

-Oui parce que j’ai lu quelque part où René Descartes dit que « C’est un grand bien pour tout Etat que d’avoir en son sein de vrais philosophes »et tous les pays développés sont les pays qui ont de hauts cadres formés dans toutes les disciplines.

-Mais les cadres aussi peuvent nuire à leur propre pays et à leur peuple.

- Ils faut aussi que les cadres et tous les hommes soient formés et éduqués pour être de grands patriotes, de grands humanistes pour servir leur peuple et pour dialoguer dans la fraternité avec les autres hommes. Il faut aussi que les hommes apprennent à être de vrais démocrates.

 

Publié dans CULTURE

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